Créé en 1997, le réseau des centres de la petite enfance puise ses racines dans le rapport Un Québec fou de ses enfants, piloté par le psychologue, chercheur, professeur émérite du Département de psychologie de l'UQAM et ancien député, Camil Bouchard. Toutefois, l’idée de créer un réseau de services de garde financé par l’État remonte au début des années 1970.
Survol de quatre décennies d’innovation qui ont mené à la mise sur pied d’un réseau qui fait l’envie de tous.
Les premières garderies populaires voient le jour
Adoption
du plan Bacon
Lancée par Lise Bacon, cette politique prévoit des subventions de démarrage aux nouvelles garderies sans but lucratif et une subvention aux parents utilisateurs, selon leurs revenus (un montant maximal de 5$ par enfant est versé aux familles à faible revenu).
Image de la collection numérique de Bibliothèque et Archives nationales du QuébecAdoption de la Loi sur les services de garde à l’enfance
Création de l’Office des services de garde à l’enfance
Conciliation travail-famille et égalité des sexes
Rapport Un Québec fou de ses enfants
Sommet sur l’économie et l’emploi
Les CPE : un projet ambitieux
Le 23 janvier 1997, la ministre de l’Éducation de l’époque, Pauline Marois, dévoile la nouvelle politique familiale du Québec. Intitulée Les enfants au cœur de nos choix, elle prévoit notamment la création d’un réseau de centres de la petite enfance (CPE).
Leur rôle, tel qu’on l’imagine alors, transcende celui de simple service de garde. Il s’agit d’un guichet unique où les parents et les enfants ont accès à une gamme complète de services de première ligne. Cette mesure témoigne de la volonté du gouvernement d’appuyer le développement global des tout-petits en leur offrant des services éducatifs de qualité et abordables (5$ par jour).
Création d’un ministère de la Famille et de l’Enfance
En lien avec l’adoption de la Politique familiale, on assiste à la création du ministère de la Famille et de l’Enfance avec à sa tête Pauline Marois, qui dirige également le ministère de l’Éducation. Il n’y avait pas eu au Québec de ministère dédié à la famille depuis les années 60.
Bonification des congés de maternité et parental
À la fin de la décennie, les prestations en lien avec les congés de maternité et parental – qui découlent de la Politique familiale – sont portées à un an. Cette mesure entre en vigueur le 31 décembre 2000.
Les CPE, victimes de leur succès
Au tournant du millénaire, l’engouement des parents pour le réseau des CPE ne se dément pas. L’offre n’arrive pas à combler la demande et l’attente pour obtenir une place subventionnée est longue.
Création de l’AQCPE
En 2003, l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE) voit le jour. Issue du processus d’unification de la Concertaction interrégionale des CPE du Québec et de la Fédération des CPE du Québec.
Première hausse du tarif des CPE
Dès leur création, les CPE font face à des problèmes de financement. En 2001, une rumeur quant à une hausse potentielle de la contribution financière demandée aux parents fuse. Celle-ci ne se concrétise finalement qu’en 2004, le tarif quotidien passant de 5$ à 7$.
Début des coupes récurrentes
De 2006 à 2014, près de 261 M$ sont retranchés du budget du réseau des centres de la petite enfance. Parallèlement, le gouvernement bonifie les crédits d’impôt offerts aux usagers des garderies commerciales privées. Durant cette période, le nombre de places dans ce type d’installation bondit de 1387%. Par ailleurs, on assiste à la création des bureaux coordonnateurs de la garde en milieu familial.
Nouvelles hausses et modulation des tarifs
Gel du développement de nouvelles places en CPE
Le gouvernement gèle la création de nouvelles places subventionnées, puis se rétracte partiellement. Le développement est plutôt reporté sur plusieurs années, jusqu’en 2021.
Mobilisation : Grand rassemblement pour la sauvegarde de la Politique familiale
En 2014, un vaste mouvement de mobilisation initié par l’AQCPE balaie le réseau des CPE. Plus de 50 000 personnes prennent part à 12 rassemblements tenus aux quatre coins du Québec le 9 novembre 2014, pour revendiquer la sauvegarde de la Politique familiale. Une semaine plus tard, Louis Senécal est invité à l’émission Tout le monde en parle. Dans la même foulée, une pétition est lancée et récolte plus de 86 000 signatures.
Refonte du financement et compressions
Modulation des tarifs de garde en fonction des revenus, compressions de 74 M$, refonte de la structure du financement : l’année 2015-2016 est mouvementée pour le réseau des CPE/BC.
Grand rassemblement pour la sauvegarde des CPE
Au tournant de l’année, l’AQCPE initie – une fois de plus – un important mouvement de mobilisation à l’échelle nationale. Les Québécois s’approprient rapidement la démarche, ce qui donne lieu à 271 chaînes humaines autour des CPE et, le 7 février 2016, à 18 rassemblements auxquels ont pris part plus de 30 000 personnes. Une pétition historique de 202 000 noms est également déposée à l’Assemblée nationale pour réclamer un réinvestissement dans des services de garde éducatifs subventionnés de qualité.
Toutefois, le rapport de force de l’AQCPE est ébranlé par la conclusion hâtive d’une entente entre le Conseil québécois des services de garde éducatifs à l’enfance et le gouvernement. L’AQCPE intervient pour tenter d’en limiter les impacts négatifs et négocie une bonification de l’allocation de transition.
Nouvelle structure de financement
Au printemps, le ministère de la Famille publie les nouvelles règles budgétaires pour 2016-2017. Rappelons que la dernière refonte remontait à 1997, au moment de la création des CPE. Ces nouvelles règles intègrent une compression de 73 M$ aux nouveaux barèmes de financement, dont une rationalisation de 37 M$ en 2015-2016.
Commission sur l’éducation à la petite enfance
L’AQCPE profite des 20 ans de la politique familiale pour initier un grand exercice démocratique sur les services éducatifs offerts aux tout-petits. Le rapport de la Commission sur l’éducation à la petite enfance émet 5 énoncés de principes qui visent à rehausser l’accessibilité, la qualité et la contribution à l’égalité des chances des services éducatifs à la petite enfance.
Sommet sur l’éducation à la petite enfance
En écho au rapport de la Commission sur l’éducation à la petite enfance, l’AQCPE organise un Sommet parrainé par la Commission canadienne pour l’UNESCO. Plus de 2500 participants en personne et en ligne, et 31 organisations de la société civile représentant environ 2 millions de personnes en signent la Déclaration pour la reconnaissance du droit de tous les enfants à une éducation de qualité dès la naissance.