Financement du réseau, tarification et impacts économiques21 janvier 2016

Tournée de mobilisation dans la région du Saguenay – Lac-Saint-Jean

« Nous sommes résolus à poursuivre la mobilisation tant et aussi longtemps que le gouvernement ne répondra pas à la demande des familles du Québec »

Jonquière, 21 janvier 2016 — De passage dans la région du Saguenay – Lac-Saint-Jean dans le cadre de la mobilisation nationale pour faire reculer le gouvernement concernant les compressions de 120 millions $ dans le réseau des services de garde éducatifs, l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE) tenait un point de presse aujourd’hui à Jonquière en marge du caucus du Parti Québébois. Directrices générales, représentantes du regroupement des CPE de la région et parents utilisateurs ont uni leur voix pour faire valoir la nécessité de préserver un réseau dont la qualité est largement reconnue par les experts.

« La mobilisation ne fait que commencer. Nous sommes résolus à ce qu’elle se poursuive tant et aussi longtemps que le gouvernement ne répondra pas à la demande des familles du Québec de placer le développement de la petite enfance et la qualité des services au cœur de leurs priorités. Ce que nous demandons, c’est l’annulation des coupes pour 2016-2017 », a affirmé Louis Senécal, président-directeur général de l’AQCPE.

De nombreuses actions sont en cours de déploiement et se poursuivront dans les prochaines semaines afin de faire pencher le gouvernement : lettres de parents et de directions de CPE aux élus, appels à leur bureau, pétition, entrevues dans les médias nationaux et locaux, rassemblements et manifestations sur l’ensemble du territoire québécois, messages sur les réseaux sociaux, etc. Aucun effort ne sera ménagé. Cela pourra même aller jusqu’à l’interruption de services dans les CPE de façon ponctuelle.

Une communauté mobilisée pour la qualité des services

Pour Dominique Rivard, l’incompréhension face aux compressions est totale et les objectifs gouvernementaux font fi des efforts consentis depuis plusieurs années. « Étant parent sur le conseil d’administration du CPE aux Pays des lutins, je peux vous garantir que tous les efforts nécessaires ont déjà été faits par le passé pour réduire les dépenses sans toucher aux services aux enfants. Mais avec ce que le gouvernement demande, il est inévitable que ce sont nos enfants qui seront touchés et ça, je trouve que c’est inconcevable. »

Même son de cloche du côté de Moïra Scheffer Pineault, mère de trois enfants qui fréquentent le CPE Gari-Gatou. « Il va de soi qu’en tant que parents nous désirons le meilleur pour nos enfants. Les CPE sont beaucoup plus qu’un simple service de garde. Ils sont un milieu de vie bien structuré qui nous permettent, à nous parents, de voir évoluer nos enfants tous les jours, et ce, grâce à un suivi éducatrice-enfants bien établi. Je souhaite pour tous les parents que les éducatrices aient toujours le temps de nous accueillir chaleureusement et de faire un suivi approprié aux besoins de chacun des enfants. Cependant, avec les compressions que le gouvernement veut imposer, rien n’est moins certain… »

Rappelons que l’année 2015 s’est terminée dans un cul-de-sac alors que les discussions du groupe de travail sur le financement, qui se poursuivaient depuis le début de l’automne, n’ont mené à aucune solution satisfaisante pour les CPE. En effet, non seulement les compressions de 120 M$ prévues pour 2016-2017 étaient toujours sur la table après plusieurs mois de travaux, mais c’est principalement dans les heures des éducatrices, en début et fin de journée notamment, que le ministère souhaitait récupérer la majeure partie des sommes. Or, c’est justement lors de ces périodes que parents et éducatrices ont la possibilité d’échanger et ainsi, favoriser pleinement le développement des enfants.

Le Regroupement des CPE du Saguenay – Lac-Saint-Jean a bien l’intention de participer activement à la mobilisation et compte tirer parti du fait que le premier ministre soit un député de la région. « Le 7 février prochain, nous convions tout le personnel des CPE, les parents, les partenaires ainsi que l’ensemble de la population a venir exprimer leur désaccord envers une mesure purement comptable qui n’aura d’autre impact que de compromettre l’avenir d’une génération entière », s’est exclamé Serge Boily, président de l’organisation.

Un consensus en faveur de la petite enfance qui ne cesse de croître

Les CPE sont le type de service de garde qui favorise le plus le développement optimal des tout-petits, notamment ceux considérés comme étant vulnérables. À bien des égards, les sommes que le gouvernement y injecte ne constituent non pas une dépense, mais bien un investissement. C’est d’ailleurs ce que Louis Senécal a fait valoir auprès des députés du Parti Québécois, qui l’ont invité à prendre la parole lors de leur caucus présessionnel qui avait lieu à Jonquière.

« Depuis le début de la mobilisation, on constate qu’un consensus fort émerge en faveur de l’investissement dans la qualité des services éducatifs à la petite enfance, soit dans les CPE. Le premier ministre a la marge de manoeuvre nécessaire pour écouter les familles du Québec et en faire une priorité de son gouvernement. Nos enfants sont ce que nous avons de plus précieux, il n’en tient qu’à ce gouvernement de faire les choix qui s’imposent », a conclu M. Senécal.