Affaires publiques et gouvernementales14 décembre 2016

Bilan d’un automne sous le signe de la petite enfance

Il y a moins de 18 mois, [popover title=”Sondage Léger: Les aspirations des Québécois en matière de politiques sociales” content=”Un sondage réalisé par Léger, pour le compte de la Fondation Lucie et André Chagnon, en juin 2015, indiquait que seulement 17 % des Québécois pensent qu’il est prioritaire de maintenir de bas tarifs en CPE et 13 % de développer de nouvelles places. “]on a pu constater dans un sondage[/popover] que la petite enfance n’occupait pas une place importance dans les priorités des Québécois. On peut dire que depuis, un grand bout de chemin a été parcouru! Les médias, le grand public et les politiciens la prennent de plus en plus au sérieux, et si des questions majeures restent à être réglées, comme un financement adéquat du réseau, il faut souligner les progrès réalisés au cours des derniers mois.

Encore récemment, l’attention était surtout concentrée sur les coûts du système pour les contribuables et sur les avantages et désavantages économiques du financement public. Orientés essentiellement sur l’aspect de la conciliation travail-famille, les débats effleuraient à peine la question de la qualité des services, le développement global des enfants n’étant à peu près pas pris en compte dans l’équation.

Depuis, les choses ont évolué.

La Commission sur l’éducation à la petite enfance

Une initiative de l’AQCPE, la Commission sur l’éducation à la petite enfance a largement contribué à faire de la qualité des services éducatifs un enjeu central dans les discussions sur la petite enfance. Lancées avec les contributions hautement pertinentes d’experts québécois, canadiens et étrangers, les consultations de la Commission se sont poursuivies à travers le Québec, ce qui a permis de faire parler des questions liées à la petite enfance, en particulier du développement des tout-petits.

Consultez le mémoire de l’AQCPE

Visionnez la présentation de l’AQCPE devant la Commission

Lisez le blogue de Louis Senécal : Quand éduquer rime avec petite enfance

Si les acteurs habituels du monde de la petite enfance ont fait entendre leur voix – des CPE jusqu’aux garderies non subventionnées, en passant par des organismes famille et de grands syndicats – de nouvelles organisations, puissantes et variées, ont participé au dialogue. Lorsque des représentants du Conseil du patronat du Québec, de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse et du Conseil supérieur de l’éducation, par exemple, viennent prendre position en faveur de services éducatifs de qualité en petite enfance, c’est un signe sans équivoque que les choses changent!

La démarche fut un tel succès que le 9 décembre, la Commission sur l’éducation à la petite enfance a été unanimement reconnue par l’Assemblée nationale par une motion présentée conjointement par le Parti québécois et le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx.

Les consultations du ministre de l’Éducation sur la réussite éducative

En parallèle, les tout-petits ont reçu une attention particulière à l’occasion des consultations sur la réussite éducative menées par le ministre de l’Éducation. Les services éducatifs à la petite enfance y ont été présentés comme le premier maillon de la chaîne d’éducation.

Il est à noter qu’à l’occasion du lancement de ces consultations publiques, le 16 septembre, le premier ministre lui-même a prononcé un discours en faveur d’une éducation de qualité en petite enfance. Loin d’être anodin, cela démontre à quel point la perception du rôle des éducatrices et des services de garde éducatifs est en train de changer.

« La continuité de la formation à partir de la petite enfance, c’est absolument crucial. Je termine par une anecdote : hier, à l’occasion du sommet qui avait lieu à Montréal, j’ai rencontré des membres de l’administration américaine, qui sont très intéressés par ce qu’on fait au Québec, et notamment par notre intervention précoce, lors de la petite enfance. Et l’élément crucial que j’ai voulu leur transmettre, c’est que notre système de garde, c’est un système de garde éducatif. Ce n’est pas un endroit où on va reconduire ses enfants, on les laisse et on revient les chercher. Il se passe quelque chose pendant la journée. »

– Philippe Couillard, premier ministre du Québec

La Grande semaine des tout-petits

N’oublions pas au passage la Grande semaine des tout-petits qui, en novembre, a notamment mis en lumière le premier Portrait des tout-petits québécois, ainsi qu’une Lettre des grands à tous les tout-petits, signée par plus de 2000 personnes.

À surveiller en 2017

Les prochains mois ne seront pas en reste:

  • Dépôt du rapport de la Commission sur l’éducation à la petite enfance
  • Sommet sur l’éducation à la petite enfance, les 4 et 5 mai